You are currently viewing Un essai pilote randomisé de phase 2 évalue la sécurité et la potentielle efficacité de l’etravirine parmi les patients atteints d’Ataxie de Friedreich

Dans cet article, Paparella et al publient les résultats d’un essai pilote randomisé proposant l’utilisation de l’etravirine, (médicament antirétroviral utilisé dans la prise en charge de l’infection par le VIH), dans une stratégie de repositionnement médicamenteux. Vous trouverez ci-dessous la traduction du résumé de cet article, dont le contenu intégral est disponible en ligne sur le lien ci-dessous, ainsi que la reproduction de 2 figures de l’article. Pour aller plus loin, nous vous proposerons un ”atelier visio” d’explication de cet article scientifique. Vous pouvez aussi nous contacter à recherche@afaf.asso.fr.

Référence

A Pilot Phase 2 Randomized Trial to Evaluate the Safety and Potential Efficacy of Etravirine in Friedreich Ataxia Patients (nih.gov) Paparella G, Stragà C, Pesenti N, Dal Molin V, Martorel GA, Merotto V, Genova C, Piazza A, Piccoli G, Panzeri E, Rufini A, Testi R, Martinuzzi A. A Pilot Phase 2 Randomized Trial to Evaluate the Safety and Potential Efficacy of Etravirine in Friedreich Ataxia Patients. Children (Basel). 2024 Aug 9;11(8):958. doi: 10.3390/children11080958. PMID: 39201893; PMCID: PMC11352957.

Traduction du résumé de l’article

Contexte : Un effort de repositionnement des médicaments a soutenu l’utilisation de l’etravirine, un médicament anti-VIH, comme médicament modificateur dans l’ataxie de Friedreich (AF). L’etravirine augmente la protéine frataxine et corrige les défauts biochimiques dans les cellules dérivées de patients atteints d’AF. En raison de ces résultats et du fait du profil de sécurité favorable de l’etravirine, nous avons mené un essai clinique pilote ouvert de phase 2 pour évaluer la sécurité et l’efficacité potentielle de l’etravirine chez les patients atteints de l’ataxie de Friedreich.
Méthode : Trente-cinq patients ont été répartis en trois groupes de gravité et randomisés pour recevoir de l’etravirine à raison de 200 mg/jour ou 400 mg/jour. Ils ont été traités pendant 4 mois. Les critères d’évaluation de la sécurité étaient le nombre et le type d’événements indésirables et le nombre d’abandons. Les critères d’efficacité étaient représentés par les changements dans l’absorption maximale d’oxygène et la charge de travail mesurée par un test d’effort incrémental, le score SARA, les mesures cardiaques, les mesures de la qualité de vie et de l’invalidité. Les données ont été recueillies 4 mois avant le début du traitement (T – 4), au début (T0), à la fin (T4) et 4 mois après la fin du traitement (T + 4).
Résultats : L’etravirine a été bien tolérée et les effets indésirables ont été généralement légers. Quatre mois de traitement par etravirine n’ont pas augmenté de manière significative l’absorption maximale d’oxygène, mais ont été associés à un changement dans la progression du score SARA (p<0,001), par rapport aux 4 mois précédant et suivant le traitement. Il a également été montré une augmentation significative la charge de travail maximale ( p = 0,021). Aucun changement n’a été observé dans les mesures cardiaques. Les mesures de l’état de santé et de la qualité de vie ont montré une aggravation lors de la suspension du médicament.
Conclusion : Dans cet essai ouvert, le traitement par etravirine s’est avéré sûr, bien toléré et a sensiblement amélioré la fonction neurologique et les performances à l’effort. Même si un effet placebo ne peut être exclu, ces résultats suggèrent que l’etravirine peut représenter un agent thérapeutique potentiel dans l’AF méritant d’être testé dans un essai clinique randomisé contrôlé par placebo.

Figures de l’article et explications

Figure 1 : Dans cette figure les auteurs rapportent le déroulé de l’étude. L’étude comporte 5 visites comprenant une période de traitement de 4 mois (les patients recevaient la dose de 200 mg/j ou de 400 mg/j), précédée de 4 mois et suivie de 4 mois supplémentaires d’étude en l’absence de traitement. Les visites renseignaient notamment un test d’effort, l’échelle SARA, des paramètres biologiques de tolérance, et des paramètres cardiaques ( ECG, échographie cardiaque).figure 1 de l'article

Figure 3. Dans cette figure les auteurs illustrent une partie des résultats de l’essai, montrant les valeurs de l’absorption maximale d’oxygène et la charge de travail mesurée par un test d’effort incrémental, le score SARA, les mesures cardiaques (épaisseur du mur septal et mesure de l’index Sokomow-Lyon sur l’ECG), lors des principales visites de l’étude ( T-4, T0, T4, T+4). La significativité de la variation des valeurs est repérée par * ( < 0.05) ou *** ( <0.001).

résultats étude etravirine sept 2024